Profil de résistance aux bêta-lactamines des entérobactéries uropathogènes isolées dans le laboratoire de biologie médicale du Centre Hospitalier Régional de Thiès

Amady SY, Oumar DIOP, Mamadou MBODJI, M FAYE, Fulgence Abdou FAYE, F NDIAYE, C T DIEYE, Mariétou THIAM, Adama BERTHE, Madoky Magatte DIOP, N FAYE

Résumé

Introduction : Les infections du tractus urinaire (ITU) sont des
pathologies qui regroupent un ensemble d’entité clinique dont le
dénominateur commun est l’envahissement de l’arbres urinaire par
des germes pathogènes. Ces infections viennent en deuxième position
après les infections respiratoires comme motifs de consultation et de
prescription d’antibiotique. Depuis la fin des années 1990,
l’épidémiologie des ITU a évolué avec l’émergence d’entérobactéries
productrices de bêta-lactamases à spectre étendu (E-BLSE).
Matériel et méthodes : Nous avons mené une étude prospective
descriptive, et analytique de janvier 2014 à décembre 2018 au
laboratoire de biologie médicale du CHR-EASN de Thiès, afin de
décrire le profil de résistance des entérobactéries uropathogènes
isolées de janvier 2014 à décembre 2018 au laboratoire de biologie
médicale du CHR-EASN de Thiès et d’évaluer leur sensibilité par
rapport aux bêta-lactamines.
Durant notre période d’étude, 7949 échantillons d’urines ont été reçus
pour une recherche de germes pathogènes. Après cultures, 1387
échantillons se sont révélés positifs et 1515 germes ont été isolés.
Parmi ceux-ci 1275 souches sont des entérobactéries. Ces souches
d’entérobactéries ont bénéficié subi d’ un antibiogramme standard
selon les référentiels du CA-SFM et le phénotypage a été est basé sur
leur comportement par rapport aux bêta-lactamines. Nous avons
utilisé EXCEL pour saisir les données et SPSS v16.0 pour faire les
tests statistiques.
Résultats : Notre population d’étude est à majorité masculine avec un
sexe ratio de 1,19. Au total 17,4% des urocultures se sont révélés
positifs avec 1275 souches d’entérobactérie isolées dont l’écologie
bactérienne est dominée par l’Escherichia coli suivi de Klebsiella spp
et Enterobacter spp avec 63,29% ; 23,14% et 7,45% respectivement.
Les autres espèces d’entérobactérie sont représentées par Citrobacter
koseri 1,8% ; Morganella morganii 1% ; Providencia rettgerii,
Hafnia alvei et Shigella spp qui ont chacune 0,08%. Selon le profil de
résistance aux bêta-lactamines, nous avons observé une
prédominance des résistances acquises par production de pénicillinase
qui concerne 38,7% des entérobactéries. Cette production de
pénicillinase est exprimée soit à bas niveau (14,9%) soit à haut niveau
(23,8%). La production de BLSE est observée sur les 28,3% des
souches d’entérobactéries. Ce phénotype est en augmentation
croissante entre 2014 (25,2%) et 2018 (32,9%) avec une prévalence
élevée chez les patients hospitalisés qui est de 37,8% alors qu’au
niveau communautaire cette prévalence était de 25,1%. Nous avons
aussi noté la présence de 3,2% d’entérobactéries sécrétrice de
carbapénèmase
Conclusion : A la lumière de cette étude, nous avons pu voir que les
ITU à E-BLSE constituent un problèem de santé prioritaire en milieu
hospitalier. La situation qui reste préoccupante est leur dissémination
en milieu communautaire. Ce constat a pour conséquence d’impacter
significativement dans la prise en charge des infections sur le plan
clinique et économique dans un contexte de pays à ressources
limitées.
Mots clés : ITU - Entérobactéries - bêta-lactamine - uroculture -
BLSE.